Changements climatiques et santé mentale

mental health

De plus en plus de personnes dans le monde, particulièrement les jeunes et les personnes les plus touchées par les effets des changements climatiques et des crises connexes, s’efforcent de garder l’espoir face à l’avenir incertain et changeant.[1] Vivre à l’ère des « vilains problèmes » impacte la santé mentale des gens.[2]

Pour l’étudiante de Winnipeg Maria Farag, faire des plans pour le futur s’avère difficile en raison des changements climatiques. « Habituellement, quand on fait un plan, c’est parce qu’on a un futur », dit Farag. « Mais si tout ce qui nous entoure est déjà en train de s’effondrer, quel est l’intérêt? » La jeune femme de dix-neuf ans dit avoir l’impression de vivre dans un « véritable film postapocalyptique ».

Le stress que beaucoup de Canadiens ressentent est normal, et en fait, il est par moment utile puisqu’il les motive à agir lorsqu’ils sont confrontés à une menace existentielle telle que celle des changements climatiques. Cependant pour certains, ces défis peuvent être débilitants pour leur santé mentale, étant donné les émotions complexes qu’ils peuvent ressentir.

Une multitude d’émotions

Tout le monde éprouvera diverses émotions face aux changements climatiques, et ces émotions peuvent également varier d’un jour à l’autre. On peut citer par exemple l’anxiété, la dépression, le stress, la peur, le deuil, la culpabilité, la tristesse, la colère, le désespoir et la détresse. Plusieurs termes ont été suggérés pour englober ces émotions liées au climat, tel que l’anxiété climatique, l’éco-anxiété, la dépression climatique ou l’éco-chagrin.[3][4]

Ces émotions sont ressenties à divers niveaux d’intensité. Par exemple, être exposé aux infor-mations concernant les changements climatiques peut causer un inconfort et pourrait nous pousser inconsciemment à cesser de lire sur le sujet pour essayer de nous changer les idées. Pour d’autres, ces émotions peuvent devenir si intenses qu’elles peuvent les paralyser et affecter leur qualité de vie et leur habileté à vaquer à leurs occupations quotidiennes.

Trois avenues permettant aux changements climatiques d’avoir un impact sur la santé mentale

Les impacts des changements climatiques sur la santé mentale peuvent être classés selon les trois avenues générales qu’ils peuvent emprunter. Une personne peut ne faire l’expérience que d’une avenue comme elle peut les ressentir toutes simultanément.

Un résumé des trois avenues par lesquelles les changements climatiques peuvent avoir un im-pact sur notre santé mentale.

1. Expériences de conditions météorologiques exceptionnelles

Subir directement des phénomènes météorologiques extrêmes en lien avec le climat, tels que des inondations, des sécheresses et des incendies de forêt, peut entrainer la mortalité, la morbi-dité ainsi qu’avoir un impact sur la santé mentale et le bien-être.[5] Les conditions météorologiques exceptionnelles peuvent engendrer la perte d’une maison, de l’habitat, des êtres chers, des blessures, la perte de sommeil et d’autres difficultés qui peuvent, à leur tour, accroitre l’anxiété, la dépression et le stress post-traumatique.[6] Par exemple, après une récente inondation au Nouveau-Brunswick, les résidents ont signalé des expériences de stress intense, d’anxiété, d’épuisement, d’inquiétude et d’incertitude.[7] Des résultats similaires ont été constatés après des feux de forêt en Alberta.[8] Pour citer un autre exemple, nous savons qu’une augmentation de la chaleur engendre une augmentation de l’agressivité, des suicides et des hospitalisations dues aux urgences en santé mentale.[5] Ceux qui font déjà face à des inégalités en matière de santé, basées sur des facteurs sociaux, économiques et environnementaux sont plus à risque.[4]

2. Expériences des changements environnementaux

Une autre façon dont les changements climatiques peuvent avoir un impact sur la santé mentale est de vivre et remarquer des changements climatiques graduels ou soudains, comme observer l’assèchement d’une rivière proche, la disparition d’animaux dans la région ou des changements dans les saisons. La perte de « l’esprit des lieux » causée par ces changements est appelée « solastalgie » et contribue à l’anxiété et au chagrin.[3]

Les personnes qui passent plus de temps à l’extérieur et qui ont une connexion plus solide avec l’environnement naturel qui les entoure, tel que les agriculteurs, les pêcheurs, les chasseurs et les amateurs de plein air peuvent être témoins de ces changements plus fréquemment et intensément. C’est particulièrement vrai pour de nombreuses communautés autochtones qui restent très connectées à leurs terres, leurs eaux et les espèces présentes au sein de leurs territoires traditionnels.

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À Rigolet, au Nunatsiavut (Labrador), beaucoup de résidents ont remarqué les effets des changements climatiques dans leur environnement, tel que des changements au niveau de la météo et de la stabilité des glaces et ont exprimé l’effet que ces changements ont sur leur san-té mentale.[9]

La chercheuse Ashlee Cunsolo Willox et ses collègues ont collaboré avec la communauté pendant plusieurs années pour explorer et documenter les perspectives sur les changements climatiques et les impacts qui en découlent sur la santé, en identifiant la santé mentale comme un problème clé. Dans un sondage qu’ils ont mené auprès de la communauté, les ainés et les personnes âgées participants ont estimé que les changements climatiques avaient un impact sur leur mode de vie (57 %) et sur leur santé (64 %).[10] Ces changements affectent les activités quotidiennes des résidents, causent du stress et déclenchent un sentiment de perte de l’identité culturelle et du sentiment d’appartenance qui y est associé.

L’un des impacts climatiques majeurs est qu’on peut de moins en moins se fier à la solidité de la glace, ce qui rend les déplacements, l’accès aux cabanes et la participation aux activités terrestres traditionnelles plus difficiles pour les gens de la région. Dans l’étude, un homme ainé a décrit l’isolement et la dépression qui en résulte dans la communauté : « Je veux dire que les gens, jour après jour, regardent par leur fenêtre et ce n’est que ce vieux brouillard déprimant, la pluie et le vent. Ça doit jouer sur le mental des gens. »[10] Les gens ont exprimé de sérieuses inquiétudes sur la vitesse du changement au sein de leur territoire et la menace que cela représente sur leur mode de vie inuit traditionnel. Malgré ces défis, les gens de la communauté ont aussi exprimé à la fois le désir et les connaissances nécessaires pour s’adapter et se préparer aux impacts physiques, mentaux et sanitaires des changements climatiques.

3. Sensibilisation à l’information sur les changements climatiques

Les contextes et les réseaux sociaux jouent un rôle important sur la façon dont les gens intério-risent leur compréhension des changements climatiques… particulièrement, la mesure dans laquelle l’information est exagérée ou minimisée. C’est intéressant, et peut-être surprenant, de constater que les personnes disposant de réseaux de soutien qui contiennent des informations fiables sur les changements climatiques peuvent subir des effets moins importants sur la santé mentale que celles qui restent ignorantes ou dans le déni sur les changements climatiques et leurs effets.[5] Alors que le déni peut permettre de réduire le stress climatique initial, il ne s’attaque pas à la cause du problème et peut donc augmenter le fardeau global et à long terme de la santé mentale pour ceux qui ne reconnaissent pas l’existence des changements climatiques et qui ne s’y atta-quent pas.[5]

Les jeunes, décrits par certains[11] comme la « génération du climat », risquent de particulièrement subir ces effets, puisque plusieurs jeunes n’ont jamais connu une vie sans entendre parler des changements climatiques et des conséquences de ceux-ci sur leur avenir. Des recherches démontrent que le développement rapide du cerveau des enfants et des adolescents, combiné avec leurs aptitudes limitées à éviter et à s’adapter aux facteurs de stress climatique, pourrait faire en sorte que les enfants s’inquiètent plus que n’importe quel groupe des changements climatiques.[12] Une jeune activiste climatique de Winnipeg, Courtney Tosh, décrit les changements climatiques comme une menace intimidante à laquelle elle pense constamment. « Tous les jours j’ai peur… quand je me réveille et que je ne sais pas à quoi va ressembler mon futur », dit Tosh.

La détresse liée au climat est en hausse

Au Canada et dans le monde entier, nous constatons une augmentation de ces émotions au sein de tous les groupes d’âge, et des actions spécifiques à chaque région seront nécessaires.[13] La docteure Michelle Warren, pédopsychologue, a vu une augmentation du stress climatique dans son cabinet de Winnipeg au cours des cinq à dix dernières années. « Ça apparait dans la thérapie de presque tous les enfants âgés de plus de douze ans environ qui ont un certain niveau d’anxiété », dit la docteure Warren. « Je dirais qu’une fois par semaine, une personne fait une déclaration très négative concernant le caractère inévitable des changements climatiques, et sur ʺle fait que de toute façon le monde ne sera plus là dans cinquante ansʺ. »

Les adultes vivent aussi cette expérience. Pour Dustin Thiesen, père, mari et ancien ingénieur, la détresse qu’il ressentait à propos des changements climatiques s’est transformée en une dé-pression. Après la naissance de son enfant, il est devenu de plus en plus inquiet des changements climatiques. « Ça m’a entrainé dans une très mauvaise dépression pour la première fois de ma vie », a-t-il expliqué. « J’en étais arrivé au point où tout ce que j’aimais dans ma vie était ruiné pour moi. C’était une période assez sombre. »

Vidéo : L’expérience d’un père en matière d’anxiété climatique

Regardez cette vidéo pour en savoir plus sur l’histoire de Dustin et sur la manière dont il a fait face aux conséquences des changements climatiques sur sa santé mentale.

L’anxiété climatique chez les communautés blanches et racisées

Si les problèmes de santé mentale liés au climat sont en augmentation, ils ne sont pas signalés de la même manière dans les divers groupes ethniques. Certains experts ont observé que l’anxiété climatique est plus souvent signalée chez les Blancs que dans les communautés raci-sées. Comme l’écrit l’universitaire Sarah Jaquette Ray, c’est probablement dû au fait que les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC) ont fait face à des menaces existentielles pour leur mode de vie pendant des générations, à travers le colonialisme, l’esclavage et le ra-cisme actuel.[14] Le chercheur et activiste Kyle Whyte de Potawatomi décrit les changements climatiques comme « une intensification des changements environnementaux imposés aux peuples autochtones par le colonialisme ».[15] Ces communautés ont une longue histoire de résistance et de persistance grâce à laquelle elles ont développé des moyens de faire face aux émotions difficiles telles que la peur, la colère et l’anxiété qui ressortent en présence des menaces existentielles. En revanche, pour beaucoup de communautés blanches, faire face à des menaces existentielles est une nouveauté, tel que les changements climatiques, et cela remet en question leur sentiment de sécurité et leur oppor-tunité future et fait naitre en eux des émotions difficiles.

Considérant, ces diverses expériences, c’est particulièrement important que les personnes blanches ne laissent pas ces émotions les paralyser, ou nourrir des idées racistes ou xéno-phobes.[14] Au contraire, elles ont pour responsabilité particulière de trouver des mécanismes d’adaptation et des opportunités de canaliser ces émotions en actions au bénéfice de tous. Les communautés blanches peuvent aussi écouter et apprendre sur les stratégies à partir de l’expérience des per-sonnes de couleur (PANDC).

C’est surtout essentiel de ne pas confondre les expériences d’anxiété climatique avec les im-pacts et les préoccupations plus larges concernant les changements climatiques, celles-ci s’avérant plus présentes parmi les communautés racisées.[16] Les autochtones et autres communautés racisées s’apprêtent à être touchées de manière dis-proportionnée par les changements climatiques en raison des inégalités structurelles socié-tales.[17] Étant donné que les manières de vivre traditionnelles des autochtones n’ont pas contribué aux changements climatiques actuels dus aux combustibles fossiles, quand les peuples autochtones sont présentés à tort comme faisant partie du problème ou sont ignorés dans les discussions visant à trouver des solutions, cela peut causer un grave dommage psychologique. Tel qu’écrit Ingrid Waldron, auteur et experte en racisme environnemental : « pour développer de plus so-lides et équitables politiques climatiques, il est important que les décideurs comprennent com-ment l’impact du climat, le racisme environnemental et les déterminants structurels de la santé se croisent pour former la santé et le bien-être, surtout dans les communautés autochtones, noires, et les autres communautés racisées et marginalisées. »[18]

Apprendre à travailler avec des émotions bouleversantes

L’anxiété et les émotions bouleversantes sont des réactions normales face aux menaces exis-tentielles complexes. Par exemple, si nous voyons un ours dans la forêt lors d’une randonnée, il est normal de ressentir une anxiété et une peur soudaines, puisque cela nous permet de choisir le meilleur plan d’action pour survivre. Les changements climatiques sont un autre exemple de menace qui déclenche cette anxiété, cette peur et cette réaction de survie.

Cela dit, les changements climatiques sont mondiaux et s’inscrivent dans le long terme. Nous devons donc apprendre à vivre avec ces émotions difficiles qui surviennent en réponse à cette menace existentielle, sinon ces émotions peuvent nous accabler, nous empêchant de participer aux solutions. Si vous éprouvez une détresse importante à cause des changements climatiques, c’est important d’envisager de demander de l’aide de professionnels de la santé mentale.

Lisez également : Canaliser nos peurs et les transformer en actions

La gestion de ces émotions difficiles est la clé pour nous permettre d’agir contre les change-ments climatiques. Selon les mots de l’auteure activiste canadienne Naomi Klein, dans son livre This Changes Everything (Cela change tout):

« Que devons-nous faire avec cette peur qui vient du fait de vivre sur une planète qui se meurt? [...] S’en servir. La peur est une réponse de survie. Elle peut nous faire agir de manière surhumaine. Mais il nous faut un endroit où se réfugier. Sans ça, la peur n’est que paralysante. Le vrai truc [...] est donc de permettre à la terreur d’un avenir in-vivable d’être équilibrée et apaisée par la perspective de construire quelque chose de meilleur que ce que beaucoup d’entre nous ont osé espérer auparavant. »[19]

Nous ne pouvons nier le fait que nous faisons déjà face aux effets des changements clima-tiques et que nous sommes déjà confrontés à une aggravation de ces effets dans les décen-nies à venir. Mais, comme le souligne Klein, nous pouvons toujours éviter le pire et poursuivre de meilleures possibilités, et cela vaut la peine de se battre. « Tout ce que je sais » écrit-elle, « c’est que rien n’est inévitable. Rien sauf que les changements climatiques changent tout. Et pour une période très brève, la nature de ce changement dépend toujours de nous. »[19]

Le défi consiste à reconnaitre et à travailler avec ces émotions rationnelles, mais difficiles, pour les changer en action vers un futur meilleur. Pour plus d’information sur les manières de s’impliquer, consultez l’article Agir sur les émotions liées au climat, qui explore les différentes manières dont les gens et les communautés peuvent s’adapter à la détresse liée au climat et soutenir la construction d’un avenir positif, dynamique et durable pour tous.

Lectures complémentaires

References

  1. Taylor, M. & Murray, J. (2020, Feb 10). Overwhelming and terrifying’: the rise of climate anxiety. The Guardian. https://www.theguardian.com/environment/2020/feb/10/overwhelming-and-terrifying-impact-of-climate-crisis-on-mental-health
  2. Hayes, K., Blashki, G., Wiseman, J. et al. (2018). Climate change and mental health: risks, impacts and priority actions. Int J Ment Health Syst 12, 28. https://doi.org/10.1186/s13033-018-0210-6
  3. Albrecht, G. (2019). Earth Emotions: New Words for a New World. Cornell University Press: Ithaca, NY, USA.
  4. Pihkala. (2020). Anxiety and the Ecological Crisis: An Analysis of Eco-Anxiety and Climate Anxiety. Sustainability (Switzerland) 12. https://doi.org/10.3390/SU12197836.
  5. Ebi et al. (2021). Extreme weather and climate change: Population health and health systems implications. Annual Review of Public Health, 42, 293-315.
  6. Clayton, S. (2021). Climate Change and Mental Health. Current Environmental Health Reports. DOI: 10.1007/s40572-020-00303-3
  7. Woodhall-Melnik, J., & Grogan, C. (2019). Perceptions of mental health and wellbeing following residential displacement and damage from the 2018 St. John river flood. International Journal of Environmental Research and Public Health, 16(21). https://doi.org/10.3390/ijerph16214174
  8. Brown, M. R. G., Agyapong, V., Greenshaw, A. J., Cribben, I., Brett-MacLean, P., Drolet, J., McDonald-Harker, C., Omeje, J., Mankowsi, M., Noble, S., Kitching, D. T., & Silverstone, P. H. (2019). Significant PTSD and Other Mental Health Effects Present 18 Months After the Fort Mcmurray Wildfire: Findings From 3,070 Grades 7–12 Students. Frontiers in Psychiatry, 10, 623. https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyt.2019.00623
  9. Cunsolo, A., Harper, S. L., Ford, J. D., Edge, V. L., Landman, K., Houle, K., Blake, S., & Wolfrey, C. (2013). Climate change and mental health: an exploratory case study from Rigolet, Nunatsiavut, Canada. Climatic Change, 121(2), 255–270. https://doi.org/10.1007/s10584-013-0875-4
  10. Ostapchuk, Harper, Cunsolo Willox, Edge, and Community Government. (2015). Exploring Elders’ and Seniors’ Perceptions of How Climate Change Is Impacting Health and Well-Being in Rigolet, Nunatsiavut / ᕿᒥᕐᕈᓂᖅ ᐃᓐᓇᐃᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᑐᖃᐃᑦ ᐃᓱᒪᔾᔪᓯᖏᓐᓂᒃ ᕆᒍᓚᑦ, ᓄᓇᑦᓯᐊᕗᒻᒥ ᓯᓚᐅᑉ ᐊᓯᔾᔨᐸᓪᓕᐊᓂᖓᓂᒃ ᐊᑦᑐᐃᓂᖃᖅᑎᓪᓗᒍ ᐃᓗᓯᕐᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᖃᓄᐃᓐᖏᓂᖏᓐᓂᒃ. International Journal of Indigenous Health 9:6. https://doi.org/10.18357/ijih92201214358.
  11. Jaquette Ray, S. (2020). A Field Guide to Climate Anxiety: How to Keep Your Cool on a Warming Planet. University of California Press.
  12. Vergunst, F. & Berry, H.L. (2021). Climate change and children’s mental health: A developmental perspective. Clinical Psychological Science. DOI: 10.1177/21677026211040787
  13. Majeed, H. & Lee, J. (2017). The impact of climate change on youth depression and mental health. The Lancet Planetary Health, 3, E94-E95.
  14. Jaquette Ray, Sarah. (2021). Climate Anxiety Is an Overwhelmingly White Phenomenon. Scientific American. https://www.scientificamerican.com/article/the-unbearable-whiteness-of-climate-anxiety/
  15. Whyte, K. (2017). Indigenous Climate Change Studies: Indigenizing Futures, Decolonizing the Anthropocene. English Language Notes 55.1: 153-162.
  16. Ballew, M., Maibach, E., Kotcher, J., Bergquist, P., Rosenthal, S., Marlon, J., and Leiserowitz, A. (2020). Which racial/ethnic groups care most about climate change?. Yale University and George Mason University. New Haven, CT: Yale Program on Climate Change Communication.
  17. Versey. (2021). Missing Pieces in the Discussion on Climate Change and Risk: Intersectionality and Compounded Vulnerability. Policy Insights from the Behavioral and Brain Sciences, Vol. 8(1) 67 –7
  18. Waldron, I. (2021). Environmental Racism and Climate Change: Determinants of Health in Mi’kmaw and African Nova Scotian Communities. Canadian Institute for Climate Choices. https://climatechoices.ca/publications/environmental-racism-and-climate-change/
  19. Klein, N. (2015). This changes everything: Capitalism vs. the climate. Simon and Schuster. P.28
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