Changements climatiques et villes canadiennes

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Le climat détermine presque tout sur la façon dont nous concevons, construirons et vivons dans nos villes. Les rues, trottoirs, commerces, maisons, terrains de stationnement et les services de transports en commun que nous utilisons tous les jours ont été créés pour répondre à notre climat. Maintenant, avec notre climat qui change, nous avons besoin de repenser les aspects importants de la façon dont nous vivons nos vies urbaines.

Sadhu Johnston, directeur municipal de la ville de Vancouver, a passé de nombreuses années à faire des travaux pratiques en durabilité urbaine aux États-Unis et au Canada. Il dit que faire face à la réalité du changement climatique est essentiel pour la planification d'une ville et pour la vie en ville : "il y a un changement qui se produit et nous devons être prêts."

Plus de 80 pour cent des Canadiens vivent dans les villes et villages. La forte concentration de personnes, le gouvernement, les entreprises, l'infrastructure, et les ressources économiques dans les zones urbaines les rendent particulièrement vulnérables à la montée des risques d'un réchauffement de la planète. Cette même densité fait que les villes sont une puissante source de résilience et d'ingéniosité quand il s'agit de prendre des mesures contre le changement climatique.

De plus, les villes doivent réellement se préparé. Le changement climatique présente des urbanistes et habitants des villes avec de nombreux risques et défis. Gord Perks est un conseiller municipal de Toronto, qui a passé des décennies à travailler sur les questions environnementales urbaines. Il note que "l'ensemble de notre infrastructure est construite pour le mauvais climat", et que la plupart des villes sont « aux premiers stades» de trouver la meilleure façon de prendre des mesures contre le changement climatique.

Heureusement, le défi du changement climatique présente également une occasion d'améliorer la santé, la sécurité et la qualité de la vie urbaine. Johnston affirme que la construction de l'économie écologique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre a d'immenses avantages pour la vie en ville. "En faisant ces choses," dit-il, "vous créez ces incroyables environnements urbains où les gens veulent demeuré, où ils veulent éventuellement déménager leurs entreprises. C'est dynamique, stimulant et intéressant".

Les rubriques du Centre climatique des Prairies « Bâtir une ville résiliente au climat » détails les étapes que les urbanistes et les populations peuvent prendre pour aider à adapter les divers aspects de la vie en ville à l'aggravation des effets du réchauffement climatique. Une politique urbaine et une conception efficace peuvent et doivent réduire au minimum l'impact de notre population urbaine croissante sur le changement climatique ainsi que d'aider à s'adapter à ses conséquences.

Planification en cas de catastrophe

Les inondations de Calgary en 2013, l'incendie de 2016 à Fort McMurray et les inondations de 2017 dans le sud du Québec ont montré comment il peut en être extrêmement coûteux et endommageant de vivre de tels catastrophes de grande envergures pour les villes ainsi que les répercussions plutôt lourdes sur les résidents.

Le changement climatique signifie que nous faisons face à un risque plus élevé, plus graves et plus fréquents du niveau de catastrophes météorologiques extrêmes telles que les inondations et les incendies de forêts. Ce changement augmente également la chance que plusieurs catastrophes naturelles peuvent se produire en une seule saison. Le changement climatique fait que la météo est plus variables et plus extrême, ce qui rend la planification des catastrophes naturelles, et à la façon d'y répondre beaucoup plus difficile [1].

Le Centre climatique des Prairies a préparé une série de rapports sur l'adaptation, la résilience urbaine, et le changement climatique pour les villes de Calgary et d'Edmonton. Consultez le rapport sur la planification des mesures qui peuvent améliorer la résilience communautaire et la gestion des urgences.

Risques pour la santé : chaleur et pollution

Les modèles climatiques indiquent que plusieurs villes du Canada connaîtront une augmentation spectaculaire du nombre de jours et nuits chaudes alors que le climat continue de se réchauffer. Ces changements urbains font en sorte que les personnes vivant dans ces villes cour un plus grand risque de coup de chaleur et d'épuisement par la chaleur [2]. Le conseiller Torontois Gord Perks note que "nous avons eu de la chance jusqu'ici que nous n'avons pas eu une canicule meurtrière, mais c'est probable que cela arrive".

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Notre carte des nuits tropicales montre que l'augmentation de la température de la nuit est une autre conséquence importante du changement climatique. Dans de nombreux endroits, les gens ne peuvent plus compter sur la nuit pour avoir un répit de la chaleur de l'été.

La perspective de temps chaud dangereux dans les villes du Canada signifie que nous devons suivre l'exemple de Toronto dans la planification des vagues de chaleur : la ville utilise un système d'avertissement de chaleur pour alerter la population à risque élevé et exploite un réseau de centres de rafraîchissement pour alléger les citoyens vulnérables.

Plus de chaleur signifie aussi plus de pollution : les températures plus élevées « cuisent » les échappements des véhicules, transformant le tout en surface nocives de l'ozone troposphérique et en smog. Cela pose des risques accrus pour la santé [3, 4] et rend l'air très désagréables à respirer. C'est un bon exemple où l'adoption de mesures de réduction des risques pour la santé et le fait de promouvoir le bien-être des gens comme la création de plus d'espaces écologiques et de couverture forestière en milieu urbain, peut également améliorer directement la qualité de vie en ville.

Lisez en plus au sujet de la chaleur et de la pollution atmosphérique urbaine dans notre article sur l'effet d'îlot thermique urbain.

Infrastructure

La vie en ville est très dépendante des services tels que l'alimentation électrique, l'eau potable, et le transport. Toutes ces nécessités quotidiennes sont vulnérables aux changements climatiques.

Sur les côtes du Canada, les villes sont vulnérables à l'élévation du niveau de la mer, qui apporte avec eux la menace d'inondation ainsi que de plus de tempêtes destructrices et de vagues produisant des dommages [5]. Dans les terres intérieures, les changements dans les conditions météorologiques et les extrêmes pourraient menacer les villes avec un apport supplémentaire d'eau (sous forme de crues éclair des eaux) et un apport réduit d'eau (sous forme de longues périodes de sécheresse).

Les communautés du Nord font face à un problème particulièrement difficile : ils dependent sur la stabilité du pergélisol gelé pour le bâtiment et la construction routière. Le réchauffement climatique a déjà affecté la stabilité du pergélisol dans le nord et la continuation du réchauffement met sérieusement en péril les infrastructures municipales et les routes, les lignes de chemin de fer et les aéroports qui offrent des liens essentiels entre le nord et le reste du Canada [6].

Dans tout le pays, l'infrastructure urbaine est confrontée à la menace quotidienne qui est cependant moins dramatique, de l'augmentation de l'usure causée par les changements climatiques. Les ingénieurs et concepteurs construisent l'infrastructure d'une ville en fonction des conditions météorologiques locales. L'évolution des moyennes et extrêmes de la température ou des précipitations peut dépasser les attentes en matière de conception, raccourcissant la durée de vie efficace de l'environnement bâti. Par exemple, la hausse des températures peut amollir l'asphalte, faire en sorte que les routes et les ponts s'usent plus rapidement.

De récentes propositions de normes de conception ont commencé à prendre en compte le changement climatique, mais n'en n'ont pas encore fait une partie essentielle pour la plupart des planifications urbaines. Suivant ce mouvement, les structures existantes et les liaisons de transport nécessiteront des maintenances et réadaptions plus importants pour faire face à la nouvelle réalité climatique.

Les approches modernes respectueux au climat pour la conception et la construction de ces systèmes peut en réduire la vulnérabilité climatique alors qu'en même temps, produire une économisassions d'argent, améliorer la qualité de vie et de bâtir des collectivités plus résilientes.

Lisez en davantage sur les questions liées à l'infrastructure urbaine dans notre rapport sur la résilience urbaine et l'environnement bâti.

Passons à l'action

La Banque mondiale soutient que le faite de « bâtir des villes qui sont écologiques, inclusives et durables devrait être la fondation de tout programme local et national sur le changement climatique » [7].

Les Canadiens qui vivent dans les villes peuvent prendre des mesures sur le changement climatique à un niveau personnel en faisant des choix d'efficacité énergétique et en planifiant d’avance contre les effets les plus probables du changement climatique où ils vivent. Collectivement, nous pouvons soutenir et demander une action envers le climat de nos entreprises et les dirigeants politiques, qui ont le pouvoir de faire des changements à plus grande échelle. "Finalement, nous devons tous faire partie de la solution, "énonce Sadhu Johnston, "et en le faisant, nous sommes en meilleure santé et plus heureux avec une communauté améliorer".

La vie urbaine moderne au Canada est soutenue par l'énergie des sources de carbone qui causent le réchauffement : nous nous appuyons sur les combustibles fossiles pour le transport et une grande partie de notre électricité est produite par le gaz, le pétrole et le charbon. Étant donné que plus de 80 % des Canadiens vivent dans des villes, les efforts visant à réduire la consommation d'énergie en milieu urbain alors que la transition vers l'énergie renouvelable aura un impact considérable sur les émissions de gaz à effet de serre.

La transformation de nos systèmes énergétiques a toutes sortes d'avantages au-delà d'aider avec le changement climatique. Des systèmes d'énergie respectueux au climat généreront moins de pollution, apporteront davantage de sécurité, causeront moins de dommages à l'environnement, et offriront une meilleure qualité de vie. Johnston note que "Vancouver démontre au monde entier que les villes peuvent réduire leur émission de carbone et ainsi devenir plus compétitive et continuer de croître." Il prévient que "beaucoup de gens pensent qu'il y a cette dichotomie : que c'est soit l'environnement et la réduction de carbone ou l'économie. Il existe une troisième voie. Elle est de joindre les deux ensemble et procéder a une croissance économie écologique".

Vancouver a fait de l'action climatique une priorité municipale dans le cadre de son engagement à devenir la « ville la plus écologique au monde ».

Le processus d'écologisation d’une ville peut avoir de nombreux avantages découlant, parmi eux d'une résilience accrue à l'inévitable effet du changement climatique. Par exemple, la revitalisation d'une forêt urbaine peut fournir de l'ombre aux résidents pendant une vague de chaleur, stabilisent le sol, aide à séquestrer le carbone de l'air et de gérer les eaux de ruissellement et les inondations au cours d'une averse. Tous ces effets contribuent à réduire l'empreinte carbonique de la ville et de la préparer à faire face aux conditions climatiques extrêmes.

L’action climatique urbaine efficace exige à la fois que les citoyens et les responsables politiques de s'engager à effectuer un changement. Le conseiller Torontois Gord Perks note que les groupes communautaires et les personnes ont montré une volonté de relever le défi du changement climatique. Il dit que "les réseaux de créativité et d'engagement pour un avenir sain pour notre communauté sont en train de nous mettre dans un meilleur position que dans celle que nous nous retrouvons maintenant. Nous pouvons nous retrouver avec de meilleurs résultats en termes de qualité de vie ; à quel point vos voisins et vous vous rapprochez ; en termes de résilience et de liens sociaux. Ce n'est pas seulement de l'espoir, c'est excitant !"

Références

  1. Feltmate, Blair. Climate Change and the Preparedness of Canadian Provinces and Yukon to Limit Potential Flood Damage.
  2. Berry, P., Clarke, K., Fleury, M.D. and Parker, S.. "Santé humaine." Au Canada dans un climat changeant : Perspectives du secteur privé sur les impacts et l'adaptation
  3. Santé Canada. "L'effet d'îlot thermique urbain : causes, impacts sur la santé et les stratégies d'atténuation"
  4. Daniel J. Jacob, Darrell A. Winner. “Effect of climate change on air quality.” Atmospheric Environment 43.1: 51-63.
  5. Ressources naturelles Canada. Les côtes maritimes du Canada dans un climat changeant
  6. Furgal, C., and Prowse, T.D. "Le Nord du Canada." Dans Vivre avec les changements climatiques au Canada : 2007
  7. La Banque mondiale. Les villes et les changements climatiques : un ordre du jour Urgent

Lecture complémentaire